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René Caillé 1799 / 1838 
 


     René Caillé, homme d'origine populaire, doit sa renommée au fait qu'il fut le premier Blanc à pénétrer dans Tombouctou. Caillé arriva en Afrique en 1817, le bateau sur lequel il se trouvait faisait partie du même convoi que la Méduse.  

     Au Sénégal, Caillé travaille dans une indigoterie et prépare un voyage vers l'intérieur de l'Afrique. En 1827, il se joint à une caravane musulmane qui va vers Tombouctou. Il est le premier Blanc à  y pénétrer le 20 avril 1828. Ce voyage fut loin d'être une partie de plaisir. A son retour en France Caillé connut la célébrité pour son exploit.
 


Voici ce qu'en dit Victor Schoelcher en 1840 : 

    Caillé, qui avait pénétré jusqu'à Tombouctou, Caillé dont le courage honorait tant la France et que la France a laissé mourir oublié, a vu, dans tous les pays qu'il a parcourus pour parvenir à Jenné, de la monnaie, des marchés, des douanes, et même des mendiants. N'est-ce pas de la civilisation ? Laissons le parler lui-même : 
 

"Le peuple qui habite les bords de la fameuse rivière d'Hioliba (... c'est à dire le Niger) est industrieux ; il ne voyage pas, mais il s'adonne aux travaux de la campagne, et je fus étonné de trouver dans l'intérieur de l'Afrique, l'agriculture à un tel degré d'avancement. Près de la rivière de Saranto, je vis de très beaux champs de riz en épis, et des bergers aux environs gardant des troupeaux de boeufs. Ils avaient des flageolets (des flûtes), desquels ils tiraient des sons harmonieux."

Arrivé à Jenné, voici ce que dit Caillé : 
 

"Le chef a établi des écoles publiques en cette ville, où tous les enfants vont étudier gratis. Les hommes ont aussi des écoles suivant les degrés de leurs connaissances. Les habitants de Jenné sont très industrieux et très intelligents. On trouve dans cette ville, des tailleurs, des forgerons, des maçons, des cordonniers, des porte-faix. Elle expédie beaucoup de marchandises à Tombouctou, on y fait le commerce en gros et en détail ; il y a des marchands, des négociants, des pacotilleurs, et dans toute la contrée, on se sert de monnaie comme moyen d'échange."

    Tous (là, Schoelcher parle des explorateurs de l'Afrique en général) manifestent une égale surprise en présence de ce qu'ils rencontrent de bien. Ils étaient si persuadés au départ qu'ils allaient chez les sauvages, qu'aucun d'eux ne put s'empêcher de faire cette même remarque : on se sert de monnaie comme moyen d'échange.




     En Afrique, il y a plusieurs civilisations, plusieurs religions, il y a comme partout, le pire et le meilleur. Les explorateurs de l'Afrique au XIXème siècle rencontrent des civilisations brillantes. Mais il n'empêche que l'esclavage y existe depuis toujours. Le dernier pays à avoir aboli officiellement l'esclavage est la Mauritanie. Et cela ne fut fait qu'en 1980.